COMMENT ACCOMPAGNER NOS ENFANTS DANS L’USAGE DES ÉCRANS ?
Comprendre les relations numériques
Aujourd’hui, les enfants et adolescents grandissent dans un monde où les écrans et les échanges en ligne font partie du quotidien. Ils apprennent très tôt à communiquer via les réseaux sociaux, les messageries ou les jeux en ligne. Ce nouveau mode de communication peut offrir des opportunités : découverte, créativité, échanges entre amis… mais il peut également modifier la manière de créer des liens sociaux.
La communication à travers un écran réduit parfois les nuances du langage non verbal (regards, expressions, intonations). Cela peut entraîner des malentendus, des interprétations erronées ou des conflits que l’on ne rencontrerait pas de la même manière en face à face.
Par ailleurs, certains risques spécifiques à l’usage du numérique doivent être pris en compte : cyberharcèlement, partage non consenti d’images, exposition à des contenus inappropriés… Ces situations, bien réelles, nécessitent un accompagnement attentif, un dialogue ouvert et des règles familiales adaptées à l’âge de l’enfant.
Comment accompagner nos enfants face aux écrans ?
Les écrans font désormais partie intégrante du quotidien des enfants : jeux, socialisation, apprentissages… Impossible de les ignorer. Plutôt que d’opposer le « virtuel » et le « réel », l’enjeu est d’apprendre à s’en servir avec équilibre et vigilance.
Comprendre les risques sans dramatiser
L’exposition prolongée aux écrans peut impacter le sommeil, l’attention, ou encore les relations sociales. Les réseaux sociaux exposent aussi les enfants à des contenus inadaptés ou à des risques comme le cyberharcèlement.
Mais tous les usages ne se valent pas. Il est important de distinguer les écrans passifs (regarder, scroller) des écrans actifs (créer, apprendre, interagir). L’objectif n’est pas de bannir, mais d’encadrer.
Comment en parler avec son enfant ?
Ce qui protège le mieux un enfant, ce n’est pas l’interdiction, mais la discussion.
- Explorer avec lui : regarder ensemble un jeu, un réseau social, une vidéo, et poser des questions (« Qu’est-ce que tu aimes là-dedans ? », « Que fais-tu si quelque chose te dérange ? »).
- Mettre des mots sur les risques : images choquantes, fausses informations, défis dangereux, dépendance au « like ».
- Valoriser les atouts du hors-écran : voir ses amis, faire du sport, s’ennuyer… L’équilibre se construit par l’expérience.
Fixer un cadre clair (et tenable)
Plutôt que des interdictions absolues, proposer des règles :
- Pas d’écran pendant les repas ou avant le coucher
- Des temps définis selon l’âge
- Pas d’écran dans la chambre à coucher
- Toujours prévenir ou demander avant d’installer une application
Ces limites doivent s’expliquer, pas seulement s’imposer. Même si l’enfant n’est pas d’accord sur le moment, il comprend que ce cadre sert à le protéger.
Et si mon enfant en fait “trop” ?
Surveiller ces signes : irritabilité quand on coupe l’écran, isolement, perte d’intérêt pour d’autres activités. Dans ce cas, on ne blâme pas, on accompagne : proposer une activité commune, réintroduire des temps sans écrans, demander soutien à un professionnel si besoin.
Écrans et concentration : comment retrouver l’attention
Les écrans font partie du quotidien, et les jeunes y passent souvent plusieurs heures par jour. Ce temps peut être consacré à jouer, apprendre, communiquer… mais aussi à passer d’une tâche à l’autre sans vraiment se concentrer.
Les notifications, les messages et les vidéos très courtes sollicitent constamment leur attention. Résultat : il devient plus difficile de rester longtemps sur une même activité, que ce soit pour lire, étudier ou simplement s’ennuyer.
Comment aider les enfants à mieux gérer leur attention ?
- Désactiver certaines notifications : cela limite les interruptions et aide à se concentrer plus longtemps.
- Créer des temps sans écran (devoirs, repas, activités extérieures) pour réapprendre le calme et la patience.
- Encourager une activité unique à la fois plutôt que le multitâche continu (regarder une vidéo en faisant ses devoirs, par exemple).
Prendre conscience de son usage est une première étape. L’objectif n’est pas d’éliminer les écrans, mais de réapprendre à les utiliser sans perdre le contrôle de son attention.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu le trouble du jeu vidéo (gaming disorder) dans sa classification internationale des maladies. Ce trouble se caractérise par une perte de contrôle sur la pratique du jeu, une priorité donnée au jeu par rapport aux autres activités essentielles, et la poursuite du jeu malgré les conséquences négatives (sociales, scolaires, familiales).
Il est important de préciser que cela concerne une minorité de cas extrêmes, après plusieurs mois, et uniquement lorsqu’un réel impact sur la vie quotidienne est observé.
Quelles pistes pour un usage équilibré des écrans ?
Plutôt que de parler d’« addiction » systématiquement, il s’agit d’aider les enfants à construire une relation saine au numérique :
- Sensibiliser tôt : parler des écrans comme d’un outil, avec des règles claires.
Communiquer ouvertement : comprendre ce que l’enfant fait en ligne, ce qu’il y recherche. - Fixer ensemble des temps d’écran raisonnables, adaptés à l’âge et aux besoins.
- Observer les fonctionnements : certains jeunes se réfugient dans les écrans face à l’ennui, l’angoisse ou les difficultés sociales.
- Encourager l’équilibre : activités physiques, créatives, interactions réelles et repos.
- L’objectif n’est pas d’interdire, mais d’accompagner vers une autonomie numérique, en apprenant à utiliser les écrans sans se laisser submerger.